Je cours en hiver ...

L'homme est un homéotherme, c'est à dire que sa température interne reste constante, autour de 37°C. Pour réguler cette température interne il doit produire de la chaleur ou au contraire l'évacuer. En saison hivernale certains processus sont donc déclenchés et peuvent avoir une incidence sur nos performances de coureur.



Equilibre thermique :

A l'image de nos maisons, il est plus facile d'évacuer de la chaleur que de la retenir. Le corps aura donc plus de facilité à se réchauffer qu'à abaisser sa température corporelle. Aussi on comprend très vite que la production de chaleur libérée par l'exercice physique va suffire à maintenir cet équilibre thermique par de fraîches températures. Il n'y a donc pas de surconsommation énergétique engendrée par cet équilibre thermique.
Attention néanmoins quand les températures passent en dessous des 8°C, la chaleur produite par l'effort ne suffit plus et il faut mettre en place d'autres mécanismes plus énergivores ...


Au niveau cardio-respiratoire :

Avec le froid, entre 5°C et 15°C, la fréquence cardiaque diminue et le volume d'éjection systolique augmente (la systole c'est la contraction du cœur). Du coup on pompe moins vite mais une plus grande quantité à chaque fois. C'est un phénomène intéressant pour l'athlète car il va amener plus de sang, plus d'oxygène, plus de nutriments dans les muscles, et aussi drainer d'avantage les déchets produits par l'organisme et tout ca sans se mettre plus dans le rouge.
Là encore, attention, quand les températures passent en dessous de 5°C, le volume d'éjection systolique diminue alors lui-aussi et du coup l'apport en oxygène et en nutriments diminue également.


Au niveau musculaire :

Lorsque la température extérieure passe sous les 8°C, les muscles des membres au contact de l'air ambiant ne parviennent plus à se réchauffer suffisamment et leur vitesse de contraction commence à diminuer, ce qui les rend moins efficaces.
De même aux alentours de 5°C le corps va se former une barrière isolante par vasoconstriction. Les vaisseaux sanguins vont se contracter, la pression artérielles va monter et l'apport en oxygène dans les muscles va commencer à diminuer.
Ces 2 phénomènes vont provoquer une sorte de raideur dû à la contraction musculaire générée et accentuer par la même occasion la traction sur les tendons qui s'apparentent à une corde tressée liant les muscles aux os.


Au niveau intestinal :

Le froid est un stress pour l'organisme, il agresse nos muqueuses intestinales, favorisant le développement de maux intestinaux.



Conclusion :

Pour les courses d'endurance, la température idéale pourrait-être entre 10 et 12°C.
En passant sous les 10°C il convient d'adopter une tenue adaptée contre le froid, mais aussi contre le vent ou la pluie qui ont aussi leur rôle dans la température dite ressentie.
Si vous êtes sensible au niveau intestinal, pensez la sous-couche vestimentaire qui évitera à l'air frais de passer sur le ventre, éventuellement porter le dossard sur le short pour éviter l'effet d'emplâtre froid et humide qu'il peut apporter une fois mouillé. Ou alors je reprendrais l'astuce que m'a confié Seb, de porter un buff comme une ceinture autour de la taille.



Dangers :

Ces adaptations climatiques ne sont pas sans incidences si vous êtes sujets à l'asthme ou si vous êtes sensibles du cœur. Attention et n'attendez pas l'accident pour consulter un médecin ...

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