Menestrail 2014
Samedi, après une dernière séance de Capillarisation par #compex nous avons
quitté Nantes dans l'après-midi en direction de Moncontour. Arrivés à
l'hostellerie de la Poterne dans le bas de Moncontour, nous avons
déposé nos bagages et nous sommes montés tous ensemble sur le site de
départ pour récupérer mon dossard et saluer mon "parrain" Compex,
Jonathan.
L'heure avançant nous souhaitions faire un petit tour à St Brieuc pour nous restaurer assez tôt et revenir à l'hôtel pour 21h. Puis je suis à nouveau monté sur le site de départ, mais à pied pour chronométrer le temps qu'il me faudrait le lendemain pour me rendre sur l'aire de départ et optimiser l'heure de mon réveil. 10 mn tout rond en marchant, c'est parfait ! Et ca me donnera l'occasion de m'échauffer un peu car ca correspond au dernier km, la remontée de Moncontour jusque l'arrivée.
L'heure avançant nous souhaitions faire un petit tour à St Brieuc pour nous restaurer assez tôt et revenir à l'hôtel pour 21h. Puis je suis à nouveau monté sur le site de départ, mais à pied pour chronométrer le temps qu'il me faudrait le lendemain pour me rendre sur l'aire de départ et optimiser l'heure de mon réveil. 10 mn tout rond en marchant, c'est parfait ! Et ca me donnera l'occasion de m'échauffer un peu car ca correspond au dernier km, la remontée de Moncontour jusque l'arrivée.
De retour à l'hôtel je prépare ma
tenue et mon alimentation de course pour que tout soit près le lendemain
et que je dérange le moins possible ma femme et les enfants. L'hôtel
étant très mal isolé je suis réveillé une première fois à 1h50, puis à
3h30 par un bruit de perceuse ... en fait c'est mon voisin de chambre
qui est déjà debout, qui prend une douche et la chaudière fait un bruit
énorme. Je rouspète intérieurement, quelle idée de faire une douche
avant d'aller courir dans la boue ...
Le bruit d'eau, de porte, de pas et de chaise raisonne très fort dans cette maison, 4h45 je me lève, prends mon petit déjeuner : shaker de protéine, et du pain aux céréales avec du miel. Je prépare ensuite ma boisson isotonique, enfile ma tenue et dépose les affaires à la voiture. Arghhh question : Je prends ma veste de pluie ou pas ? hummm le ciel semble clément et je ne pense pas que je la sortirais en courant, d'autant plus que je pars avec ma ceinture agile belt et mes soft flask Salomon, donc pas très logeable, surtout si au matin je veux ranger ma frontale ...
Le bruit d'eau, de porte, de pas et de chaise raisonne très fort dans cette maison, 4h45 je me lève, prends mon petit déjeuner : shaker de protéine, et du pain aux céréales avec du miel. Je prépare ensuite ma boisson isotonique, enfile ma tenue et dépose les affaires à la voiture. Arghhh question : Je prends ma veste de pluie ou pas ? hummm le ciel semble clément et je ne pense pas que je la sortirais en courant, d'autant plus que je pars avec ma ceinture agile belt et mes soft flask Salomon, donc pas très logeable, surtout si au matin je veux ranger ma frontale ...
Allez hop un dernier
bisous à Madame et je pars dans le froid en petites foulées sur cette
côte qui me réchauffe un peu. Je retrouve très vite Ludo, Seb et tous
les copains du team Raidlight 44. Une photo et un échauffement express avec Seb et il
est déjà temps de rejoindre le debriefing et la ligne de départ.
6h00, cette année je ne me ferais pas avoir, je sais dans quel sens on fait le tour de piste, et c'est devant qu'on s'élance sur un rythme qui me paraît moins soutenue que l'année dernière (ou alors c'est moi qui suit mieux). On dévale les pentes de Moncontour avant de prendre un petit chemin sur la gauche, ca y est c'est parti !
Les 5 premiers km nous sommes légèrement en retrait, en queue de peloton des grosses pointures régionales, et je préfère rester dans la foulée de Seb que je sais fera une très bonne place aujourd'hui. Aux alentours du 10ème km, devant ils semblent déjà assez loin, j'aperçois à peine les frontales des premiers, les coureurs sont déjà parsemés et dans une partie un peu montante je trouve que je me traine un peu, Seb s'écarte alors pour me laisser passer et me dit qu'il n'a pas de bonnes sensations dans les jambes. Je prends donc le relais mais très vite je sens que ca ne suit pas et je me retrouve tout seul dans ma course. D'un côté ca me va car je prends mon rythme personnel, d'un autre côté avoir quelqu'un devant est toujours un plus pour suivre un bon rythme et ne pas tomber dans un mode "balade".
Un peu avant les 2 heures de courses, 1h56 je
crois, je repasse à Moncontour, je ne sais pas du tout quelle place
j'occupe, je me dis être dans les 15 premiers même si en fait j'étais
déjà dans les 10. Les sensations sont excellentes et je poursuis tout
seul mon effort. Dans le bas de Moncontour je reviendrais sur une
personne que je laisserais dans ma trace. Je suis bien et je reste sur
mon tempo. A un croisement l'organisateur me demande qui je suis, je
réponds "Mev", pas sûr qu'il soit avancé par cette réponse et je me
demande pourquoi cette question ? Je me laisse supposer alors que je
dois être dans les 10. Les km défilent, 28ème km, là où d'habitude je
suis déjà un peu fatigué, là je vois que relance sans problème, donc je
maintiens mon tempo. Sur une petite portion de route je retire ma
frontale et mon bonnet pour les ranger dans ma ceinture, je ralentit un
peu car je galère avec mes gants mouillés et mes mains un peu raidies
par le froid à refermer ma ceinture, rrrrrrrrrrrrrrrrr !
Je me fais
donc doubler par un gars en kway vert, il me met 50 m avant que je ne me
remette dans la course à reprendre mon rythme. Je le suis à distance sans me griller en faisant un
effort pour revenir dessus. Au ravito du km 35, quelques fruits secs, un
verre de coca, un bout de banane, on me demande à nouveau mon nom, que
le gars note sur un listing, quand j'entends "Allez David !" Mer** le
gars en kway vert est repartit, je prends une petite tranche de pain
d'épices et je repars derrière.
La portion 35-45 est la plus
difficile du parcours, très technique, beaucoup de boue, beaucoup de
cours d'eau à remonter, des arbres en travers des chemins et du
dénivelé. C'est très usant et c'est une portion où je marche beaucoup,
je n'aperçois plus ce David qui ne semble pas perturbé par ces
difficultés. Je tomberais de nombreuses fois, m'abîmant les genoux dans
un trou d'eau, à 4 pattes dans certaines montées où même mes Brooks
Cascadia ne trouvent plus d'accroche dans cette mélasse de boue, je
marche beaucoup trop à mon goût, et toujours cette question c'est moi ou
c'est le relief ? Je me remonte le moral en pensant à l'année dernière
où bien que je marchais j'étais revenu sur quelques gars devant.
L'arrivée au ravito du 45ème km est une délivrance, il ne reste plus que 9 km. Je retrouve Mathieu Craff qui me demande s'ils sont loin derrière. Je réponds "pas à portée de vue". Je prends mon temps de manger une banane et de boire à nouveau un verre de coca, quand Jérôme Lucas arrive pour un ravito éclaire, il recharge son bidon et repart avec Mathieu dans sa foulée et moi juste derrière. Le rythme imposé est soutenu, tout seul je n'irais pas aussi vite, mais je suis et ca fait du bien de courir sur un gros rythme. Virage boueux, Jérôme glisse, Mathieu décroche mais se rattrape de justesse, moi je n'y échappe pas et tombe très fort sur l'épaule et la tête dans la boue, je me relève sans trop réfléchir au son d'un "ca va ?" venant de l'avant. On continue sur le tempo de Jérôme quand au bout de 3 km Mathieu s'arrête les mains sur les genoux, il est cuit. Je prends la foulée de Jérôme que je vais tenir encore 1 km avant de me faire distancer sur une montée trop raide pour mes jambes. Il reste alors 5 km, je cours, je cours, je ne pense à rien, je cours, un pas après l'autre. Je sais que le cerveau est à ce moment complètement déconnecté, je sens que les jambes vacillent, mais je cours encore ... par reflex, par automatisme, comme un zombie qui avance vers la ligne d'arrivée. Je n'ai plus beaucoup de lucidité et je me brûle les mains en glissant sur une descente encordée trop abrupte et dangereuse. S'en suit le final que l'on a vu sur une vidéo, on passe dans une rivière sous un pont avant d'enfourcher une échelle de fortune, je rate un barreau, c'est un calvaire cette échelle ! Me voilà dans le bas de Moncontour, il ne reste que du bitume maintenant, mais il reste tout Moncontour à remonter ! Mathieu me double, lui aussi il court, pas très vite mais toujours un peu plus vite que moi. Je perds du temps dans une ruelle trop pentue pour moi, je marche 20 mètres et je me donne un peu de courage pour relancer et recourir pour maintenir cette 7ème place. J'arrive enfin au calvaire ! Il ne reste que le passage de boue et je serais sur le stade. C'est atroce ! Je suis collé dans la boue, je n'y arrive plus, je redresse les orteils au maximum pour ne pas perdre une chaussure. Arrive l'insurmontable, ce talus à franchir, c'est gluant, aucune accroche ni pour les pieds, ni pour les mains, le photographe se fait plaisir à me prendre en photo, je sors de là, allez 400m et c'est bon.
L'arrivée au ravito du 45ème km est une délivrance, il ne reste plus que 9 km. Je retrouve Mathieu Craff qui me demande s'ils sont loin derrière. Je réponds "pas à portée de vue". Je prends mon temps de manger une banane et de boire à nouveau un verre de coca, quand Jérôme Lucas arrive pour un ravito éclaire, il recharge son bidon et repart avec Mathieu dans sa foulée et moi juste derrière. Le rythme imposé est soutenu, tout seul je n'irais pas aussi vite, mais je suis et ca fait du bien de courir sur un gros rythme. Virage boueux, Jérôme glisse, Mathieu décroche mais se rattrape de justesse, moi je n'y échappe pas et tombe très fort sur l'épaule et la tête dans la boue, je me relève sans trop réfléchir au son d'un "ca va ?" venant de l'avant. On continue sur le tempo de Jérôme quand au bout de 3 km Mathieu s'arrête les mains sur les genoux, il est cuit. Je prends la foulée de Jérôme que je vais tenir encore 1 km avant de me faire distancer sur une montée trop raide pour mes jambes. Il reste alors 5 km, je cours, je cours, je ne pense à rien, je cours, un pas après l'autre. Je sais que le cerveau est à ce moment complètement déconnecté, je sens que les jambes vacillent, mais je cours encore ... par reflex, par automatisme, comme un zombie qui avance vers la ligne d'arrivée. Je n'ai plus beaucoup de lucidité et je me brûle les mains en glissant sur une descente encordée trop abrupte et dangereuse. S'en suit le final que l'on a vu sur une vidéo, on passe dans une rivière sous un pont avant d'enfourcher une échelle de fortune, je rate un barreau, c'est un calvaire cette échelle ! Me voilà dans le bas de Moncontour, il ne reste que du bitume maintenant, mais il reste tout Moncontour à remonter ! Mathieu me double, lui aussi il court, pas très vite mais toujours un peu plus vite que moi. Je perds du temps dans une ruelle trop pentue pour moi, je marche 20 mètres et je me donne un peu de courage pour relancer et recourir pour maintenir cette 7ème place. J'arrive enfin au calvaire ! Il ne reste que le passage de boue et je serais sur le stade. C'est atroce ! Je suis collé dans la boue, je n'y arrive plus, je redresse les orteils au maximum pour ne pas perdre une chaussure. Arrive l'insurmontable, ce talus à franchir, c'est gluant, aucune accroche ni pour les pieds, ni pour les mains, le photographe se fait plaisir à me prendre en photo, je sors de là, allez 400m et c'est bon.
J'entre sur la piste quand je me retourne et je vois le 8ème
revenir. Oh là ! j'accélère, tu ne m'auras pas au sprint ! Je me retourne
une 2ème fois et il me dit un truc du genre "c'est bon tu peux y aller",
ouf je vais pouvoir savourer tranquillement mon arrivée. Je rentre dans
la salle et je passe la ligne d'arrivée.
Je retrouve Jonathan
qui me demande comment ca va. J'ai des étoiles plein les yeux et les
jambes ne me portent plus beaucoup. Je retrouve Seb déjà changé qui me
dit qu'il a stoppé au 22ème km. Ma femme et les enfants sont là, ca fait
du bien de les voir ici. On fait une photo souvenir.
Je
grelotte de plus en plus, j'ai horriblement froid, 4 café bien chauds
et une soupe n'y changent pas grand chose, je file à la douche. Après
avoir bavarder un peu on reprend la voiture en direction de Nantes, on
fera un stop à Rennes chez Flunch, frites à volonté ! :)
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