Préparation Marathon de Paris

Nous sommes à 15 jours du Marathon de Paris, la préparation se termine laissant place maintenant à 2 semaines d'affutage, 2 semaines pour faire du jus et arriver en forme le 8 avril prochain sur la ligne de départ, en haut des Champs Elysées.


J'entraîne 10 participants au Marathon de Paris et le bilan que je fais c'est qu'elle est pour tous, sans exception, très éprouvante, tant sur le plan moral, affectif que physique. Pas un seul n'est épargné !

J'ai proposé une préparation en 3 cycles, une première partie développant les qualités de vitesse, une seconde axée sur le volume et l'allure Marathon, et enfin un troisième cycle de récupération.

Pour la majorité des participants la première partie s'est bien passée, le volume d'entraînement hebdomadaire correspond à une routine déjà bien installée et les séances de vitesses s'enchaînent sans trop de difficultés. Pour quelques athlètes ce cycle coïncide et s'adapte parfaitement à la saison des cross alors que pour les autres la préparation démarre après une coupure hivernale bien-faisante.


Si ce premier cycle ressemblait à une formalité, le second, quant à lui est plus compliqué à gérer car même si le volume kilométrique hebdomadaire n'est pas extraordinaire, le volume horaire de travail imposé par une préparation Marathon peut très vite devenir très élevé. En effet préparer un Marathon en 2h30, 3h00 ou 5h00 n'impose pas les mêmes contraintes et les premières sorties longues amènent leurs lots de "bobos" dont voici les principaux :
  1. douleurs aux pieds
  2. tendon d'Achille
  3. accidents musculaires aux ischios, mollets
  4. syndrome de l'essuie-glace
  5. troubles intestinaux
  6. périostite tibial
  7. douleurs au poplité
  8. douleurs au dos
Il a donc fallu adapter certaines séances et placer des moments de repos pour se soigner car ces alertes sont des signaux émis quand le corps atteint ses limites physiques.
Mais trop souvent l'athlète est embarqué dans sa préparation, chaque séance doit être faite et on se dit qu'en rater seulement une mettrait en péril l'objectif visé. Alors on fait trop souvent abstraction de ces signaux, on continue dans le dur, on les ignore, dans la douleur, jusqu'à la séance de trop, jusqu'à la rupture ...


Le rôle du coach est de prendre en considération ces signaux pour prendre les bonnes décisions quand l'athlète perd sa lucidité. L'entraîneur se doit d'appliquer les changements nécessaires au plan pour répondre à ces maux, mais aussi pour rassurer, valoriser et relancer l'athlète. Parfois une séance peut faire bien plus de mal que de bien ...

Tout le monde y passe, sans exceptions !
Aucun des coureurs préparant un Marathon ne sera épargné par ces bobos et ce n'est pas notre seule faiblesse, quand la fatigue générale s'installe les entraînements pèsent dans le contexte professionnel, pèsent sur la famille et les amis à qui on impose pendant près de 3 mois l'euphorie du début, les courses préparatoires, les sorties longues, les angoisses, les doutes, les contraintes alimentaires, l'irritabilité du sur-entraînement, la préparation provoque une certaine "désociabilisation". Soyez-en conscient et sachez remercier ceux qui partagent avec vous cette préparation ...

Alors aujourd'hui vous en avez surement marre, vous êtes rincés, fatigués, usés, meurtris, mais soyez heureux, place à la récupération, place à la famille, et dans 15 jours en franchissant la ligne d'arrivée et en vous congratulant avec les autres coureurs vous oublierez très vite tous ces moments difficiles, et cet énorme shoot d'endorphine qui va vous tenir toute la semaine suivante vous provoquera une irrésistible envie ...

... de consulter le calendrier des Marathons à l'automne prochain ! ;-)

Commentaires

Articles les plus consultés