Trail des landes du loup 2017

8 semaines sont passées depuis ma dernière course, 8 semaines de galères dont 4 semaines privé de running.

Pourtant après les 30km d'Arradon et une bonne prestation, la prépa du Marathon de Paris se mettait bien en place, les allures se calaient et enfin je retrouvais du plaisir à courir sans aucune gène à la hanche droite. Mais la joie fut de très courte durée car une contracture à la hanche gauche dès le mercredi suivant me mis encore sur la touche. Une semaine plus tard en voulant étirer mon quadriceps au salon du fitness à Paris c'est 3 cracs bien distincts sur le TFL, sartorius et droit fémorral qui me mettaient définitivement sur la touche pour le Marathon de Paris ...

Après 3 semaines de convalescence et une reprise en douceur c'est cette fois le mollet droit qui lachait et m'immobilisait encore une semaine avant de repartir une nouvelle fois de zéro ... Une élongation du soléaire et une tendinopathie sur le tibial postérieur.

Voilà donc 3 semaines que je cours au ralentit pour limiter l'impact sur ce mollet, sur les tendons, 3 semaines que je masse, glace et enchaîne les séances d'ondes de choc et protocoles de Stanish, démotivant !

Mais cette dernière semaine ca commence à aller mieux, je retrouve un peu de rythme, chaque jour qui passe le mollet guérit, je ressens moins le besoin de glacer mes tendons après mes sorties. La hanche je l'oublie aussi, juste de temps en temps comme une main posée dessus qui me rappelle cette faiblesse. Je suis hors forme, je bricole mes séances d'entraînements en fonction de mes sensations physiques mais le weekend approchant j'ai envie et j'ai besoin de courir les chemins, gambader dans les bois et les landes de mon pays, remettre un dossard aussi, courir libre ! 

Ma bi-polarité se manifeste, la petite voix de l'athlète, celle du plaisir, veut gambader et faire durer ce plaisir, le Trail des landes des loups à Cournon près de Redon m'attire car c'est un 29km à travers bois, landes et ardoisières, tout ce que j'aime ! Par contre ma seconde personnalité, la voix du coach, celle de la raison, me dit que ce n'est pas raisonnable et qu'il faut refaire un peu de long à l'entraînement avant de se lancer sur cette distance.

L'inscription est faite et les doutes se mettent en place, est-ce que la hanche va tenir ? Est-ce que le mollet va tenir ? Est-ce que je suis encore capable de courir 29km après tout ce temps en convalescence ? 

C'est avec toutes ces incertitudes que je roule en direction de Cournon en ce samedi midi. Je suis à la bourre et arrive sur place 30mn avant la course, je récupère rapidement mon dossard et fait un mini échauffement en me rendant sur la zone de départ où nous nous élançons à 14h.

Il fait un temps superbe ! Le soleil brille, le ciel est bleu, il fait chaud, c'est très agréable ces premières châleurs. Le début de parcours est plutôt montant avec une grosse montée où l'on s'aide d'une corde. Je suis parti sans regarder les autres, à mon rythme, un peu en dessous par rapport à mes départs habituels mais suffisant pour faire très vite un petit écart avec mes poursuivants. Je sais que derrière il y a Cédric qui m'avait accroché à Arradon il y a 2 mois mais en ce début de course je ne pense qu'à ma foulée, bien poser les pieds et à l'écoute de toute sensation sur mes blessures. D'ailleurs sur ces premiers kms je sens un peu mon tendon d'Achille mais c'est juste une sensation très minime, rien d'alarmant si ca reste comme ca. 

Progressivement je m'évade de mes bobos et commence à profiter du parcours, à sentir le sol, l'humus des sous-bois, les racines des arbres, l'odeur de la lande et la châleur des ardoises évantrant les chemins. Je me retourne très souvent pour faire le point derrière mais personne en vue, je me dis que si je creuse l'écart avec ce rythme légèrement en dedans alors autant le maintenir et ne pas risquer de réveiller mes blessures. A partir du km 20 quelques longues lignes droites en forêt me confortent sur mon avance, je sais que j"ai au moins 2mn d'avance. Reste à savoir si j'ai encore la distance dans les jambes et si des crampes ne vont pas se manifester ...

Mais finalement cette fatigue ne s'installe pas, ca va bien mis à part un coude qui saigne et la main droite qui me fait mal suite à une chute sur des ardoises après avoir taper dans une pierre ou une racine. Je rejoins les coureurs du 14 km, profite de la fraîcheur du ruisseau à traverser avant de retouver la place du village et l'arche d'arrivée. Je me retourne une dernière fois pour vérifier que personne ne revient sur moi et franchit la ligne d'arrivée heureux de mon effort, heureux d'avoir profiter du parcours sans pépins physiques et heureux de cette belle balade sous ce soleil radieux.

Finalement l'écart avec le 2nd était plus important que je le pensais, près de 12mn d'avance et 15 sur le 3ème. En attendant le podium et ce magnifique trophée je profite du ravitaillement, d'une bonne douche et retrouve les amis du pays de Redon. Bientôt 19h, il est temps de reprendre la route et rentrer tranquillement sur Nantes.

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