Trail des sillons de Bretagne 2016

15 jours sont passés depuis le Trail des Crêtes des Montagnes Noires à Gourin, l'entraînement pour la Skyrhune continue avec un bloc de 4 semaines sur du spécifique en côtes et de l'allure spécifique. Ces 15 derniers jours d'entraînements ont été éprouvants pour l'organisme, les séances de qualité sous un soleil de plomb et la chaleur m'ont fatigué et cette dernière semaine je commence à avoir de petites sensations aux ischios lorsque je m'assoie. Rien de grave mais de petites alertes à prendre en considération ...

Le Trail des sillons de Bretagne est un parcours de 30km empruntant une partie du GR3, ce dernier étant le premier chemin de randonnée balisé en France long de 1243 km et suivant la vallée de la Loire du Mont Gerbier de Jonc à La Baule.



C'est donc un parcours sans réelles grosses difficultés, il est assez roulant avec quelques portions de route pour connecter les chemins et beaucoup de sous-bois plus ou moins étroits. Néanmoins de nombreuses montées sont au programme pour casser le rythme et fatiguer les jambes, surtout sur la fin avant de retrouver le lac de Savenay et l'arrivée.

Le départ est donné à 8h30 sous l'impulsion de Frédéric Bourgeais suivi de Johann Fouasson, je suis en 3ème position un peu en retrait car ma montre oscille autour de 3'40 au kilo et pour moi c'est trop rapide pour un Trail de 30 km. D'autant que je sens vraiment la fatigue des dernières séances sous la canicule, j'ai les jambes lourdes et en plus je ne suis pas très bien au niveau du ventre, rien d'alarmant mais de la fatigue qui demande un peu de repos ... dans 15 jours !

Aux alentours du 4ème km Johann prend la tête et Frédéric décroche un peu, je me rapproche de lui et c'est au 6ème km que le dépasserais sur un problème musculaire, des crampes aux mollets semble-t-il ...

A partir de ce moment je perds de vue Johann seul en tête, il a le record de l'épreuve en 1h54 et loin de moi la prétention de m'accrocher avec lui aujourd'hui. Je fais donc ma course seul, à mon rythme et sur une base sous les 2h. Certaines portions de chemins sont en périphérie de champs et permettent d'avoir une belle vue sur les poursuivants, aussi aux alentours du 10ème km je m'aperçois que j'ai une grosse minute d'avance sur le 3ème.

Les difficultés s'enchainent, aux alentours de 14ème km nous sommes dans des singles en sous-bois assez étouffant de végétation et je pense au briefing d'avant course qui racontait qu'ils avaient détruit un nid de frelons asiatiques par ici mercredi dernier, je ne m'attarde pas en pensant aux copains attaqués l'année dernière ...

Les kms passent, je gère, m'hydrate et m'alimente quand il faut, garde un œil sur l'arrière de la course où je n'ai plus de contact visuel même dans les grandes lignes droites et portions dégagées. J'ai au minimum 2 bonnes minutes d'avance sur le 3ème et j'aperçois déjà les fléchages 'R' inscrits à la chaux sur le sol et qui m'indiquent que je suis sur le retour. C'est vraiment un trail très très bien balisé, avec énormément de bénévoles placés à chaque intersections, même dans les chemins, c'est impossible de se perdre ici !

Voilà le 20ème km et je crois apercevoir au loin un promeneur tourner sur un chemin ... J'imagine Johann très loin devant alors dans mon esprit c'est forcément un promeneur et je ne change rien à ma stratégie de course. La fin de course me rappelle la bataille que j'avais eu 2 ans plus tôt avec Samuel Ouvrard, de belles montées qui font mal aux jambes et l'obligation de relancer plus fort derrière. Je me rappelle avoir souffert cette année là pour conserver ma 3ème place sur le 19km de l'époque.
Mais là je suis seul et je peux gérer plus facilement ces difficultés quant au 26ème km un bénévole me dit que contrairement à moi le 1er marchait dans cette côte. Il marchait, certes, mais il est passé là il y a combien de temps ?
Le lac approche et j'aperçois au loin la ravitaillement du 28ème km, des coureurs des autres courses et une silhouette et un maillot que je reconnais, c'est Johann qui quitte le ravitaillement en marchant un verre d'eau à la main. Je me doute qu'il est dans le dur mais je l'invite à venir avec moi pour finir ensemble, il a mené toute la course, c'est dommage à 2km de l'arrivée ... 
J'entends qu'il prend ma foulée mais que c'est vraiment dur pour lui alors je poursuis mon effort et quand je retrouve les VTTistes sur le dernier km j'ai déjà fais un bel écart, il ne me reste plus qu'à dérouler jusqu'à l'arrivée, un coup d’œil sur la montre dans le dernier virage de la piste d'athlé, 1h58, c'est très bien, objectif moins de 2h remplit et en prime la victoire !

L'attente du podium me permettra de débriefer avec les amis et de découvrir la réflexologie plantaire via une séance d'essai avant de rentrer à la maison retrouver la famille pour un succulent repas dominical ...

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