NYC Marathon « you run, we protect »

« You run, we protect » ces mots sont ceux du maire de New York après l’attentat en amont de la parade d’Halloween le 31 octobre dernier, 5 jours avant le marathon.

Jour de course ...

Réveil naturel à 3h30 du matin, je coupe le réveil et me lève sans réveiller Steph et les enfants. Tout est déjà prêt et j’avale juste une petite part de pain d’épices (le gâteau sport Beez’Nergy) car le départ est dans 6h et il est inutile de faire un vrai petit déjeuner maintenant, j’emmène donc mon pain d’épices avec moi et je le mangerai au village de départ.

Je quitte Brooklyn à 4h15, je passe devant le bar de nuit où les noctambules profitent de leurs dernières danses. Le rendez-vous pour le bus est à 5h30, j’ai le temps et je suis un peu en avance, ca tombe bien il y a déjà du monde et l’entrée de la file d’attente se situe un bloc plus loin où je retrouve mon frère avec sa tenue de ski. La température est pourtant clémente, 13°C, mais Staten Island est plus ventée et il faudra attendre patiemment dans cette fraîcheur. L’astuce pour le Marathon de New York est de venir avec de vieux vêtements chauds que l’on déposera dans des conteneurs juste avant le départ et qui seront récupérés par des associations pour des personnes nécessiteuses.

Nous arrivons à Staten Island sur les coups de 6h20, tout est parfaitement rodé, l’organisation est sans faille et jamais on n’a de doute. Le service de sécurité est impressionnant, les sacs sont fouillés, les dossards contrôlés, on passe des portiques de sécurité et l’armée est bien présente avec ses véhicules lourds. Suite à l’attentat en amont de la parade d’Halloween 5 jours plus tôt, le dispositif de sécurité est encore plus renforcé.

Nous voilà au village de départ, accueilli par Dunkin Donuts, ses bonnets, son café et ses bagels. Powerbar nous fournit les barres énergétiques, il y a Gatorade également présent et un stand avec des bouteilles d’eau. Quelques bagels resteront dans le sac de course avec quelques barres énergétiques que je serais bien content de trouver à l'arrivée. Je me contenterais de ce que j’ai apporté, ma boisson d’attente et mon pain d’épices au miel des Pyrénées !

2h passent, 8h20, les premiers sas s’ouvrent, c’est le moment de souhaiter bonne chance à David et de rejoindre mon "corral blue". On est encore à 1h30 du départ, je fais connaissance avec 2 français dont un gendarme nantais vivant en Martinique. A 9h00 le sas s’ouvre et nous sommes conduit sur la zone de départ, le pont Verrazano qui lie Staten Island à Brooklyn. En retrait nous regardons les élites femmes finir leur échauffement et rejoindre la ligne de départ où le coup de canon sera donné à 9h20. Il est temps de retirer mon blouson, certains, discrètement se mettent accroupis pour vidanger une dernière fois, je dis discrètement car il est interdit d’uriner sur l’aire de départ, sous peine de disqualification. Nous avançons une dernière fois et nous rejoignons les professionnels hommes, séquence émotion lors du discours d’ouverture sur la résilience et l’attentat quelques jours plus tôt en amont de la parade d’Halloween, nous faisons 1 mn de silence.

Suit l’hymne national chanté par Teresa Hui, je verse une larme, et enfin les derniers encouragements de Peter Ciaccia.

Voilà le coup de canon est donné, je m’élance tranquillement avec devant moi une masse de coureurs et l’immensité de ce pont, wouah !

La suite de la course est grandiose, "amazing", plus fort que les basques dans les pentes de la Rhune, l’impression d’être sur une "finish line" pendant 42 km, j’en ai la chair de poule, les américains ont dans leurs veines cette culture du supporter, peu importe qui tu es, peu importe ta couleur et tes origines, ils sont là pour te pousser, pour t’encourager, c’est euphorisant ! Tellement transcendant que l’on a tendance à s’emballer et courir trop vite. La musique est omniprésente dans les rues, "Eye of the tiger", Lady Gaga, Madonna, ACDC, des airs irlandais et de la cornemuse, wouah ! Je danse, je filme tout ca avec ma GoPro, j’ai la gorge serrée et les yeux grands ouverts sur ce spectacle de rue, je check les mains des enfants, je m’éclate, wouah ! 

Déjà le 30ème km, il faut être honnête je sens un peu de fatigue dans les mollets mais ca sent déjà la fin, nous continuons et revenons sur les bords de Central Park, il y a un peu de brume et on commence à ramasser les dégâts, ceux qui ont taper ce fameux mur ... 

C’est un long boulevard qui nous ramène vers Colombus Circle, je pense à ceux qui sont dans le dur, ils doivent trouver ca interminable ! Mais ca va, je relance, je filme et m’égare dans les buildings de Manhattan. Dernier mile, je traverse la rue pour saluer un "Gwenn ha du" (drapeau breton), je joue avec le public, je check avec les policiers qui assurent notre sécurité, "you run, we protect", voilà Colombus Circle, on rentre dans Central Park, moins de 800m, derniers plaisirs, derniers moments à savourer avant de passer la ligne d’arrivée où surprise Peter Ciaccia en personne, le directeur de course, est là pour nous serrer la main et nous féliciter.

Wouah quelle course ! C’était extraordinaire ! Franchement c’est LE Marathon qu’il faut faire, qu’il faut vivre ! Extraordinaire ! Grandiose ! WOUAH !

Je ne parle pas de chrono ni de classement, l’objectif était très loin de là, je partais sur 4’05 au kilo et j’ai roulé à 4’02 au kilo pour finir en 2h52.

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